Le sommeil, miroir de l'équilibre intérieur
- guiraopba
- 4 nov.
- 8 min de lecture

Il n'a jamais été autant question de sommeil, et pourtant, nous dormons de moins en moins bien. Selon l'Institut National du Sommeil et de la Vigilance, un tiers des adultes souffrent aujourd'hui de troubles du sommeil. Insomnies, réveils nocturnes, sommeil agité : ces symptômes traduisent souvent bien plus qu'un simple dérèglement biologique.
Dans ma pratique, j'observe combien le sommeil est un reflet de l'état intérieur : il révèle notre rapport au contrôle, à la sécurité, à la détente, mais aussi à la confiance en la vie. Comprendre et retrouver un sommeil réparateur demande donc de conjuguer la rigueur de la science avec une écoute profonde du corps et de l'esprit.
Les fondations biologiques du sommeil : une mécanique fine et sacrée
Le sommeil n'est pas une simple pause, mais une orchestration complexe de processus physiologiques et neurologiques.
Chaque nuit, notre cerveau traverse 3 à 5 cycles d'environ 90 minutes, alternant entre sommeil lent et paradoxal.
Le sommeil lent est lui-même divisé en cinq phases : l’endormissement, le sommeil lent très léger (lorsque nous sommes détendus), le sommeil lent léger (nous entendons ce qu’il se passe autour sans le comprendre), le sommeil lent profond (nous n’entendons plus rien) et le sommeil lent très profond (quand nous dormons profondément).
Le sommeil paradoxal, quant à lui, est le sommeil des rêves. Il joue un rôle clé dans la mémoire, la créativité et l'intégration émotionnelle. C'est là que le cerveau recharge ses batteries et enregistre ce qu'il a appris dans la journée.
Les neurosciences ont montré que le sommeil permet au cerveau de trier les informations de la journée, de consolider la mémoire et de réguler les émotions.
Ainsi, un sommeil perturbé n'est jamais sans conséquence : il agit sur notre humeur, nos capacités cognitives et même notre équilibre hormonal.
Le dérèglement du sommeil : un signal avant tout
Lorsque le sommeil se dérègle, le corps nous parle.
Il nous dit qu'un équilibre est rompu : surcharge mentale, émotions non digérées, rythme de vie artificiel.
Bien sûr, des causes physiologiques existent (troubles hormonaux, alimentation, lumière bleue, horaires décalés), mais dans la majorité des cas, le facteur émotionnel et psychique est déterminant.
Les études en psychoneuro-immunologie ont démontré que le stress chronique augmente la sécrétion de cortisol (hormone du stress) et perturbe la production de mélatonine (hormone du sommeil). Autrement dit : plus nous sommes tendus et stressés, moins notre organisme peut entrer dans l'état de relâchement nécessaire à l'endormissement.
Dans mes accompagnements, je rencontre souvent des personnes épuisées mais incapables de lâcher prise... Elles dorment avec le corps crispé et le mental encore "connecté" à leurs obligations, leurs peurs ou leurs pensées. Le sommeil devient alors une épreuve plutôt qu'un refuge.
Le sommeil reflet de l'inconscient
Le sommeil est un miroir : il reflète la manière dont nous vivons nos émotions et notre rapport à la sécurité intérieure.
L'inconscient libéré des barrières du conscient, s'exprime pendant la nuit. C'est pourquoi certains cauchemars récurrents ou réveils à heure fixe ne sont pas anodins.
Chaque phase de sommeil peut être perçue comme un dialogue entre le corps, l'esprit et l'âme :
L'insomnie d'endormissement révèle souvent un mental hyperactif, une difficulté à "fermer la journée".
Les réveils nocturnes symbolisant fréquemment des émotions refoulées (peur, colère, tristesse) qui cherchent à s'exprimer.
Le sommeil trop léger ou haché traduit souvent une hypervigilance, signe d'un système nerveux resté en alerte.
Dans ces moments là, la question n'est pas "comment dormir ?", mais "qu'est-ce que mon corps cherche à me dire?".
Le sommeil est un baromètre de notre sérénité intérieure.
Retrouver un rythme naturel : la science du ralentissement
Le corps humain fonctionne selon le rythme circadien, régulés par la lumière, la température et l'activité hormonale. Tout au long de la journée, cette horloge interne envoie des signaux à l’organisme, lui indiquant que c’est le bon moment pour dormir, manger, digérer, s’activer, etc.
L'exposition aux écrans, au stress et à l'hyperstimulation a profondément perturbé ce rythme.
Des recherches montrent que la simple exposition à la lumière bleue avant le coucher retarde la production de mélatonine de près de 90 minutes.
C'est dire à quel point notre mode de vie moderne agit comme un frein biologique au sommeil...
Causes et conséquences du manque de sommeil :
Chez l’adulte, la durée de sommeil idéale se situe entre 7 heures et 9 heures par nuit. Cependant, certains facteurs perturbent notre équilibre et nous empêchent de dormir suffisamment :
Des facteurs psychologiques comme le stress, l’anxiété ou un choc émotionnel par exemple.
Des facteurs physiologiques comme un dîner trop riche, un excès de caféine ou une activité sportive intense pratiquée le soir avant de dormir.
Des facteurs environnementaux comme le bruit, la luminosité, le changement de saison ou le décalage horaire.
Des facteurs pathologiques comme des problèmes de migraine, une fatigue chronique ou certaines dispositions génétiques.
Peu importe les causes, le manque de sommeil peut entraîner des troubles comme l’anxiété, une baisse de motivation, une diminution des capacités d’apprentissage ou une prise de poids avec un risque plus important d’obésité et de diabète.
Les piliers de l'hygiène du sommeil :
Régularité : se coucher et se lever à heures fixes favorise la synchronisation du rythme circadien.
Environnement : obscurité totale, température idéale 19°C, silence ou bruits naturels.
Préparation : ritualiser le passage à la nuit (respiration, lecture, lumière tamisée) pour informer le corps que le jour s'achève.
Déconnexion : éviter les informations anxiogènes au moins une heure avant le coucher ainsi que les écrans. La lumière bleue induit notre organisme en erreur en bloquant la sécrétion de mélatonine.
Alimentation : éviter les dîners trop copieux et trop épicés. Favoriser les légumes verts qui aident à l'endormissement (riches en vitamines B3, B5, B6 et en magnésium, ils aident à réguler l’horloge interne).
Ces gestes simples et répétés, permettent au corps de se souvenir qu'il sait dormir. Le sommeil n'est pas quelque chose à obtenir, mais à laisser venir.
Qu'en est-il des petits dormeurs ?
Certaines personnes dorment 4 à 6 heures par nuit et se lèvent en pleine forme. Ce phénomène s'explique par une combinaison de facteurs génétiques, biologiques et psychologiques.
La génétique : Des études ont mis en évidence des mutations génétiques rares (comme celles des gènes DEC2 ou ADRB1) chez certaines personnes qui dorment peu sans ressentir de fatigue. Ces personnes, appelées "short sleepers" ont une horloge biologique plus efficace : leur sommeil profond et paradoxal est plus concentré et plus réparateur.
En résumé, ils dorment moins longtemps mais mieux. Leur organisme accomplit les mêmes processus de récupération en un temps réduit.
La qualité du sommeil prime sur la quantité : La durée n'est qu'un indicateur global. Ce qui compte réellement, c'est la qualité du sommeil :
- la proportion de sommeil profond
- la continuité des cycles
- la cohérence circadienne (se coucher et se lever à des heures régulières)
Une personne qui dort 6 heures avec des cycles complets, sans réveils nocturnes et un bon sommeil profond, sera bien plus reposée qu'une autre qui passe 8 heures au lit mais avec un sommeil fragmenté.
Le rôle du système nerveux et du mode de vie : certaines personnes ont un système nerveux naturellement plus stable (meilleure régulation du stress). Elles s'endorment plus facilement, récupèrent plus vite et leur organisme bascule plus efficacement en mode "régénération".
Leur hygiène de vie (activité physique, alimentation, respiration, gestion émotionnelle) contribue aussi à cette efficacité du sommeil.
L'adaptation psychologique et énergétique : certaines personnes, souvent passionnées ou très engagées, semblent alimentées par une énergie de motivation ou de sens. Leur mental fonctionne en permanence à haut régime, elles trouvent dans leur activité une source d'énergie qui compense partiellement la fatigue physique.
Cela dit, ce phénomène à ses limites : si cette "surcompensation" se prolonge, le corps finit toujours par réclamer son dû. Ce qu'on prend parfois pour un "petit dormeur" est en fait un hyperactif mental qui fonctionne sur l'adrénaline, jusqu'au moment où le système nerveux lâche...
Mais alors, comment faire la différence entre un "vrai petit dormeur" et un "faux petit dormeur" ?
Le vrai petit dormeur :
Les vrais petits dormeurs représentent moins de 1% de la population. Ces personnes ont :
endormissement rapide et naturel
réveil sans effort, humeur stable
aucune somnolence diurne
bonne concentration, mémoire intacte
aucun besoin de rattraper le sommeil
Le faux petit dormeur :
Ils vivent dans un état d'hyperactivité du système nerveux sympathique. Ces personnes ont :
difficulté à s'endormir
réveil avec tension corporelle ou sensation d'agitation interne
énergie forte le matin mais chute en journée
besoin de café ou stimulant pour activer ou maintenant l'énergie
irritabilité, anxiété latente ou sensibilité au stress
sommeil plus léger, rêves intenses, réveils nocturnes fréquents
fatigue accumulée visible sur le visage, la peau, la digestion ou les émotions.
Souvent ces personnes dorment peu depuis des années, mais dès qu'elles relâchent la pression (vacances, burn-out etc) leur corps réclame la dette accumulé de sommeil.
Lors de mes accompagnements, je constate que la majorité des "petits dormeurs" sont en réalité des organismes en tension. Leur système nerveux reste sur le mode "veille" même la nuit.
Un vrai "petit dormeur" n'a aucune dette de sommeil. Un petit dormeur en tension, lui, est simplement déconnecté de sa fatigue.
Le premier vit en harmonie avec ses rythmes biologiques; le second lutte inconsciemment contre eux.
Hypnose & PBA : des clés pour apaiser le mental
Dans ma pratique, j'utilise l'hypnose et la Psycho Bio Acupressure pour accompagner les troubles du sommeil.
Ces deux approches agissent sur des plans complémentaires :
L'hypnose reprogramme les automatismes mentaux liés à l'endormissement.
La PBA libère les charges émotionnelles qui maintiennent le système nerveux en tension.
Sous hypnose, j'invite la personne à réapprendre à faire confiance à son corps, à sentir la détente s'installer dans chaque muscle, à relâcher les attentes et les peurs liées au sommeil. Mais également à apprendre au cerveau à passer en "mode nuit".
Ce travail n'est pas une simple relaxation. Il réactive le mécanisme naturel du sommeil, comme on rallume un feu doucement éteint.
La Psycho Bio Acupressure, quant à elle, permet d'aller chercher les émotions cristallisées qui bloquent la détente : culpabilité, insécurité, surcharge émotionnelle...
Une fois ces mémoires libérées, le corps retrouve sa capacité d'autorégulation.
Souvent, mes consultants me disent après quelques séances, qu'ils dorment enfin sans forcer.
C'est là toute la puissance de ces méthodes : elles ne "forcent" pas le sommeil, elles restaurent la confiance dans ce processus inné.
Dormir, c'est restaurer l'équilibre du corps et du mental
Le sommeil est un indicateur précieux de notre équilibre global. Il reflète la qualité de notre récupération physique, mais aussi notre capacité à relâcher la pression mentale accumulée dans la journée.
Dormir, c'est permettre au corps de réparer, au système nerveux de se réinitialiser et au cerveau d'intégrer les expériences vécues.
Beaucoup de troubles du sommeil naissent d'un désalignement entre le rythme de vie et les besoins du corps.
Nous vivons dans une société qui valorise la performance et la disponibilité permanente. Le sommeil est alors perçut comme une perte de temps, au lieu d'être reconnu comme un processus actif de régénération.
Lorsque j'accompagne une personne sur cette thématique, l'objectif n'est pas de la faire dormir plus mais de rétablir sa sécurité intérieure, de libérer sa charge émotionnelle, de travailler sur le besoin de contrôle et le lâcher prise pour rétablir la communication entre le corps et le mental afin que chacun puisse retrouver sa juste place.
Conclusion
Le sommeil est un indicateur essentiel de notre santé globale (physique, émotionnelle et psychique). Lorsqu'il se dérègle, ce n'est jamais un hasard, mais un signal à écouter.
Si vous traversez une période de fatigue, d'insomnie, de ruminations nocturnes ou de sommeil agité, sachez qu'il est possible d'en comprendre les causes et de retrouver un repos profond.
Dans mes accompagnements, j'aide les personnes à retrouver un sommeil naturel et réparateur. Alors, si vous ressentez que c'est le moment de réapprendre à dormir sereinement, vous pouvez me contacter. Nous explorerons ensemble ce dont votre corps et votre esprit ont besoin pour retrouver un sommeil apaisé.


